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Déshydratation et plongée
La déshydratation, même légère, est un facteur augmentant les risques d’accidents de désaturation (ADD) ou aggravant leurs conséquences, par l’augmentation de viscosité sanguine qu’elle provoque.
Or, toute plongée provoque une déshydratation et nécessite donc : de s’immerger en étant correctement hydraté et de s’hydrater après la plongée.
La plongée favorise l’élimination de liquides par l’organisme
Notre organisme est composé à 60 % de liquide. Cette eau est contenue dans les cellules, dans le liquide dans lequel elles baignent (liquide interstitiel) et dans le sang. En moyenne, nous éliminons quotidiennement 1,5 litre d’eau par les reins (urine), 0,5 litre par la peau (transpiration), 0,3 litre par les poumons (humidification de l’air inspiré) et 0,2 litre par le tube digestif.
Nos besoins habituels sont donc de l’ordre de 2,5 litres, apportés principalement par les aliments (0,7 litre) et les boissons (1,6 litre).
Certains facteurs généraux ou spécifiques à la plongée viennent augmenter ces besoins en favorisant l’élimination des liquides :
- Le fait même d’être immergé, on parle alors de «diurèse d’immersion» (voir ci-dessous).
- La respiration de gaz sec en plongée.
- L’absence de prise de liquide au cours de la plongée.
- La sudation (soleil, effort, longue attente en surface avec la combinaison mise, etc.), le vent pouvant amplifier ce phénomène.
- La perte de liquides du fait d’embarras gastro-intestinaux, particulièrement fréquents lors de séjours à l’étranger, en croisière par exemple.
Comprendre la diurèse d’immersion
En immersion, un volume sanguin pouvant atteindre 0,7 L est déplacé vers l’abdomen et le thorax (veines abdominales, circulation pulmonaire, cavités cardiaques).
Dans une 1re phase, cela entraîne une augmentation du volume d’éjection systolique (Ves), avec de façon réflexe, surtout chez les sujets jeunes, une diminution de fréquence cardiaque (Fc) : bradycardie réflexe.
Dans une 2e phase, en réponse à cet afflux sanguin, des mécanismes régulateurs du volume plasmatique augmentent la production d’urine. Le débit urinaire passe ainsi de 1 mL/min à terre à 6 mL/min dans l’eau après 2 h d’immersion immobile. En plongée, avec activité physique, ce débit est en moyenne de 4 mL/min avec des différences individuelles. La perte de masse d’eau de l’organisme est ainsi de l’ordre de 250 mL pour une heure d’immersion (en surface ou en plongée), de 500 ml pour deux heures, etc. Ces pertes se cumulent partiellement avec les plongées successives car la reconstitution à terre des volumes plasmatique et interstitiel est beaucoup plus lente que leur diminution au cours de l’immersion.
Le froid peut augmenter modestement cette diurèse.
Dans une 3e phase, de retour en surface et après être sorti de l’eau, le plongeur retrouve les conditions terrestres : les veines et les capillaires se rouvrent soudainement et le volume sanguin remplit moins bien les vaisseaux. Cette hypovolémie (volume sanguin insuffisant) peut limiter la perfusion sanguine dans certains tissus et ainsi gêner l’élimination de l’azote et augmenter les risques d’accidents de désaturation.
La reconstitution des volumes de liquides tissulaires qui, passés dans le sang ont été éliminés par les reins, est lente.
Règle de bonne pratique
Se réhydrater systématiquement dès la sortie de plongée, en buvant au minimum, par petites prises régulières, 0,3 à 0,5 litre* d’eau par heure d’immersion.
L’eau est la seule boisson conseillée.
Et avant la plongée ?
Il s’agit juste de ne pas plonger en état de déshydratation même légère. Pour autant, inutile de boire 0,5 L d’eau juste avant de plonger.
* Source : Dr Mathieu Coulange, Bulletin de médecine subaquatique et hyperbare – Medsubhyp
© Extrait des livres Plongée Plaisir par Alain Foret aux Editions GAP.
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